TON ÎLE
TON ILE
Je fus ton île déserte
Sur laquelle tu venais t'amarrer.
En fille de joie offerte,
Je t’attendais derrière un rocher.
Ma peau aimait se parer de coquillages
Que le ressac venait tendrement goûter.
À chaque vague son doux effeuillage
Pour toi venait me déshabiller.
Les flots sont peu à peu devenus mes valets
Qui ont appris à me parfumer,
Puis me déposaient sur les galets
Pour notre histoire en corps à corps résumer.
Ainsi à chaque fois entre le ciel et la mer
Nous savions nous aimer avec ardeur
Sachant oublier le goût amer
Que laissent solitude brève et peur.
Je fus ensuite ton île habitée
De mille tendresses inconnues
Dans l'amour et le plaisir précipitée
A qui le bonheur-cadeau fut advenu.
Finalement partie chercher sur la grève
Avec une étoile dont la mer ne voulait plus
Je voulais trouver là où le rivage s'achève
Ce qui dans notre histoire t'avait déplu.
Car notre romance s’évadant sur un radeau
Prenait des allures de pirate déraciné,
Alors que le vent du large portait un chant très beau
L’amour paraissant à jamais chagriné.