SUR L’OREILLER
SUR L’OREILLER
Je t’aime sans rime ni raison,
Quand tu m’as bien énervée
Et que sans nulles façons
Tu fumes enfin le calumet de la paix
Sur mon corps de démon.
J’aime, qu’après nous avoir sortis de nos gonds,
La colère, rouge et enflammée
Ayant bien fait hausser le ton
Entre nous amants fâchés
Enlève le bourdon ronchon.
J’aime qu’en bon patron,
Toi mon homme vienne sur l’oreiller,
Arranger le torchon
Qui a fini de brûler
Et que tu m’aimes pour de bon.
J’aime que nous nous arrangions
Tous deux dans le lit défait.
Qu’après avoir ôté mon jupon,
Tu fouilles ma dentelle privée.
Et que mon compte soit bon.
J’aime ces complices réparations
Aux câlins tendres et douillets
Au lit, au chaud sous l’édredon
Sachant qu’ainsi toujours amis-fâches
Entre les mêmes bras nous nous retrouverons.