PETITES CHINOISES
PETITES CHINOISES
Toutes les petites chinoises que j’invite chez moi
M’offrent le même sourire et la même bonne foi.
Mais elles se dissimulent derrière leur quant à soi
Pour mieux voiler leur charmante pudeur comme leur effroi.
C’est ainsi que je noie certains soirs mes soucis dans la soie
De leurs kimonos couleur « kaki » d’où leur parfum poudroie.
Elles me bousculent sous mon pull, me mettent tout en joie.
Ce sont entre mes mains fébriles de délicieuses proies.
Toujours, insidieusement, je deviens leur frère siamois,
Scellé avec elles par le corps tendrement chaque fois.
Mais quand le plaisir m’échappe et que le présent sournois
Reprend ses droits il laisse mon cœur triste et aux abois.
Elles se vêtent sans hâte et parlent toujours à mi voix
Avant de partir et je n’aurai alors plus d’autre choix
Que de regretter un temps leurs si jolis petits minois
Imaginant le plaisir d’un nouveau fantasme grivois.